CYCLE DE FORMATION
AGROÉCOLOGIE
Appui au développement d’une agriculture
durable,
économiquement, socialement et pour l’environnement,
dans les communautés de Morado K’asa,
Municipalité de Tarabuco, Bolivie.
Centre de formation non formel Rijch’ary
Fiche synthèse : Cycle AGRO ÉCOLOGIE
Nom du projet |
Appui au développement d’une agriculture durable, économiquement,
socialement et pour l’environnement, dans les communautés de Morado K’asa,
Municipalité de Tarabuco, Bolivie. |
|
Noms et contacts
des responsables |
Michel Peyrat Président de l’association Horizons 19 peyrat.michel@wanadoo.fr |
Emeline Reveneau Volontaire de solidarité internationale (VSI) au sein
du centre Rijch’ary rijchariy.horizons19@outlook.fr |
Zone géographique |
Subcentrale de Morada
K´asa Municipalité de
Tarabuco Province de Yam
parez Département
Chuquisaca BOLIVIE |
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Population
bénéficiaire |
12 communautés paysannes
Quechuas de la sub-centrale de Morada K´asa (3000 habitants) Bénéficiaires directs : 2 participants
par communauté, soit 24 participants. |
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Acteurs du projet |
- Partenaires du projet : Association Horizons19, Institut polytechnique Tomas
Katari (IPTK), Association des organisations de producteurs écologiques de
Bolivie (AOPEB), Subcentrale de Morado K’asa, Syndicat de Morado K'asa,
Comite Rijch’ary. - Organisme de formation : Association des organisations de producteurs
écologiques de Bolivie (AOPEB) |
|
Justification du
projet |
La municipalité de Tarabuco a
un Indice de Développement Humain de 0.299, soit un indice inférieur à la
moyenne nationale. L’aire géographique du projet est particulièrement pauvre.
La difficulté principale vient des faibles rendements de la production
agricole, activité principale du territoire. Cette production, principalement
dédiée à la consommation des familles paysannes, reste insuffisante pour
garantir leur survie. C’est ainsi que les paysans ont recours à d’autres
stratégies pour obtenir de meilleures ressources, comme la migration
temporelle ou définitive vers les villes. Par ailleurs, plusieurs
facteurs menacent la durabilité des systèmes de production : dégradation
des sols (érosion, surexploitation de la terre), perte de la biodiversité et
de la couverture végétale, augmentation des maladies et infections des
cultures. Dans ce
contexte, il est urgent de combler les manques de connaissance et
d’assistance technique des familles paysannes, et d’inverser une situation
qui a des effets économiques, sociaux et environnementaux dramatiques.
L’éducation agroécologique, à travers sa vision complexe, interdisciplinaire,
partant de la vie quotidienne dans les processus formatifs, et s’efforçant d’impulser
l’engagement individuel et collectif en faveur d’un changement social,
culturel, et économique pour affronter la crise écologique, apparait comme
une voie appropriée et prometteuse pour le territoire d’action. |
|
Objectif général |
Amélioration de la
production agricole et de la vie paysanne à travers le développement de
l’agroécologie, et l’application de technologies de production et de gestion
des ressources naturelles appropriées et durables au sein des communautés de
Morado K’asa, Municipalité de Tarabuco. |
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Objectif
spécifique |
Amélioration
des capacités productives, organisationnelles et de leadership des paysans de
la région, lesquels perfectionnent leurs pratiques agricoles et diversifient
leur production, tout en prenant en considération les interrelations avec les
composantes du système de production et de l’environnement. |
|
Résultats espérés |
(1) Des paysans sont formés au
sein d’une école écologique pour devenir « promoteurs agroécologiques
locaux ». (2)
Des paysans diversifient leur production agricole et adoptent de nouvelles
rotations et associations de cultures. (3)
Des paysans améliorent leurs pratiques agricoles, considérant les composantes
du système de production et de l’environnement. |
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Actions proposées |
(1.1)
Mettre en place une « école
écologique » au sein du centre Rijch’ary et y réaliser, avec l’AOPEB,
des modules de formation en agroécologie à destination de 24 producteurs
paysans, hommes et femmes, des 12 communautés de Morado K’asa. Cycle de
formation : 4 jours par mois durant 5 mois. (1.2)
Organiser des échanges d’expériences entre
pairs, de paysans à paysans, et des visites de parcelles agricoles sur les
communautés. (1.3)
Certifier et suivre les « promoteurs agroécologiques
locaux » formés pour diffuser les connaissances et les pratiques au sein
des communautés. (2.1)
Identifier et implanter, à l’aide de la subcentrale de Morado K’asa, 3
parcelles agricoles d’expérimentation et de démonstration rencontrant
différentes conditions hydriques. (2.2) Expérimenter de nouvelles cultures et
associations de culture et réaliser un suivi spécifique des parcelles expérimentales. (2.3) Encourager la mise en place de potagers familiaux
à travers le potager écologique du centre Rijch’ary. (2.4)
Distribuer et échanger des semences de légumineuses et de légumes. (3.1) Mettre en place
des technologies appropriées de production pour les différentes cultures. (3.2)
Réaliser des modules de formation sur le thème de
la conservation des sols et visiter des parcelles agricoles utilisant des
méthodes de lutte contre l’érosion. (3.3) Initier une réflexion sur la surexploitation de
la terre et sur la nécessité d’établir un plan de gestion des prairies
naturelles et de la charge animale. |
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Chronogramme |
Début du projet en août 2016. La durée de la formation sera de 5 mois avec 4 jours de
8 heures par mois, soit un total de 160 heures de formation. |
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Expérience |
L’AOPEB représente 85 membres au niveau
national, répartis en 61 Organisations de Producteurs Ecologiques (OPEs), 14
entreprises sociales, 9 ONG et fondations et 1 Université. L’AOPEB regroupe
environ 70 000 producteurs écologiques sur 90 municipalités dans les 9
départements du pays. L’AOPEB est une association créée en 1991 pour
promouvoir le développement durable, la production et la consommation en
produits écologiques. Depuis 25 ans, l’AOPEB appui le développement d’une
agriculture écologique à travers des actions de formation, d’assistance
technique et de renforcement des organisations. Depuis l’année 2003,
l’AOPEB a développé 17 « écoles écologiques » en Bolivie. |
|
Coût total du
projet |
23 166€ (178 375 Bolivianos) |
|
Financement demandé |
11 525 € (88 743 Bolivianos), |
Sommaire
Fiche synthèse : PROJET AGRO ECOLOGIE
1. Contexte,
historique et justification du projet
1.2. Contexte géographique et
économique du Pays
1.3. Contexte général de la
zone d’intervention
1.4. Contexte
agricole de
la zone d’intervention
1.5. Justificación del proyecto
2. Présentation des acteurs et des institutions
2.1. Le centre de formation
Rijch’ary
3.1. Description des
bénéficiaires
3.2. Sélection et engagement
des bénéficiaires
3.3. Profil des
« promoteurs agro-écologiques locaux »
4. Objectifs et résultats espérés
5. Description
technique du projet
5.1. Description des
activités à réaliser
5.2. Méthodologie
d’apprentissage
5.3. Activités pédagogiques
au sein des écoles écologiques.
6. Ressources
humaines et matériel
6.1. Ressources humaines :
formateurs et techniciens
6.2. Matériel et équipement
nécessaire
7.1. Difficultés qui peuvent
être rencontrées
ANNEXE
– Cadre logique du projet.
1. Contexte, historique et justification du projet
1.1.
Agroécologie
L’agroécologie en Bolivie L’agroécologie bolivienne est issue de l’agriculture traditionnelle,
basée sur des pratiques ancestrales qui se sont maintenues dans les régions
de l’Altiplano et des vallées. En revanche, l’intérêt des marchés pour une
agriculture intensive et de grande échelle a transformé la production
agricole de l’est du pays. L’intérêt croissant des habitants pour les aliments biologiques
encourage le développement de nombreuses associations de producteurs
écologiques. L’importance de ce secteur dans l’économie nationale a été
reconnue en 2006, à travers la loi 3525 de Régulation et de promotion
de la production agricole écologique. Cette loi porte l’ambition d’impulser
le développement écologique de la Bolivie. Pour atteindre cette ambition, il est nécessaire de
former les acteurs et de multiplier les capacités des petits producteurs
agroécologiques, ressource humaine essentielle pour relever le défi d’une
Bolivie écologique. |
L’agroécologie
propose de replacer la production agricole au carrefour des enjeux environnementaux
et sociétaux. Grâce à des formes de développement local participatif, elle
entend générer des processus dans lesquels les populations sont impliquées dans
la durabilité de l’environnement local, à travers une activité agricole
permettant une bonne gestion des ressources naturelles.
L’éducation
agroécologique s’entend comme une éducation en faveur de l’action. Elle propose
une vision complexe, interdisciplinaire, partant de la vie quotidienne dans les
processus formatifs, et s’efforçant d’impulser l’engagement individuel et
collectif en faveur d’un changement social, culturel, et économique pour
affronter la crise écologique. L’éducation agroécologique base ses principes
sur les expériences et enseignements latino-américains d’éducation populaire.
1.2.
Contexte géographique
et économique du Pays
La
Bolivie est localisée au centre de l’Amérique du Sud, entre le Brésil,
l’Argentine, le Pérou, le Paraguay et le Chili. Le pays a une superficie de
1 098 581 km2 pour une population de 10,67 millions d’habitants.
Son territoire se compose de trois grandes aires géographiques : la zone
andine (zones montagneuses et de l’Altiplano), la zone sub-andine (zone de
transition) et la zone des vallées (zone tropicale bolivienne). Le pays comprend
9 départements, 112 provinces et 327 municipalités. Sa capitale est Sucre et le
siège du gouvernement se situe à La Paz.
La Bolivie est le pays le plus pauvre d’Amérique
du Sud. Le Produit Intérieur Brut atteignait 24 430 millions de US $ en
2012. Selon les indicateurs de développement humain (IDH) de 2005, la Bolivie
rencontre les pires conditions de vie de la région et occupe la dernière place du
classement de l’indice de développement humain en Amérique du Sud. Dans le
classement mondial, la Bolivie atteint la 117e place parmi les 177 nations. Les
avancées sur les plans économique et social ont été relativement importantes ces
10 dernières années. Cependant, le développement du pays est loin d’être
homogène, en particulier entre les villes et les campagnes. La pauvreté se
rencontre principalement en milieu rural avec des chiffres alarmants : 72 %
y vivent en situation d’extrême pauvreté.
Sa population, composée
essentiellement de paysans Quechuas et Aymaras (plus de 60 %), est encore
très défavorisée et marginalisée. L’histoire de ce pays est d’abord une
histoire de coups d’état où les communautés indigènes ont souvent été
réprimées. Cependant, une certaine stabilité politique est observée depuis
l´élection du président Evo Morales en 2005. C’est la première fois dans
l’histoire du pays qu’une personne d’origine indigène (Aymara) est élue
président de la République. Il contribue progressivement à redonner au peuple
la fierté d’appartenir à une histoire et à une culture qui lui est propre.
1.3.
Contexte général
de la zone d’intervention
Les communautés de Morado K´asa font partie de la municipalité de Tarabuco
(60 km de Sucre) située dans la province de Yamparez du département
Chuquisaca. Le Chuquisaca est, avec Potosi, le département le plus pauvre de
Bolivie. On observe dans la municipalité de Tarabuco un pourcentage de pauvreté
extrême de 61,4 % (personnes vivant sans service en eau, électricité et
égout), selon les données d’une étude réalisée par le ministère de l’éducation
Bolivien. Les conditions économiques sont chaque jour plus difficiles et
obligent les paysans à migrer à Santa Cruz, Cochabamba, Sucre ou en Argentine.
Il s’agit d’un territoire montagneux, où l’altitude est comprise entre 2500
mètres dans les vallées à 3500 mètres dans les sommets.
Le territoire de projet regroupe 12 communautés quechuas, organisées autour
de la subcentrale syndicale de Morada K´asa : KharaKhara, Molle Mayu,
Surima Chica, Surima Grande, Vila Vila, Morado K'asa, Fichuyuj, Palamana,
Salapampa, Labran Quichani, Kajka Pampa, Suindiri. Ces 12 communautés
représentent une population d’environ 3000 habitants, majoritairement composée
de petits paysans. Cependant, il y a beaucoup de migration et certains
habitants ne sont présents seulement qu’une partie de l’année. Leur langue est
le quechua, mais une partie de la population parle aussi l’espagnol.
1.4. Contexte agricole de la
zone d’intervention
(Selon le diagnostic de la municipalité de Tarabuco,
réalisé pour le Plan de Développement Municipal 2013-2017)
L’usage de la terre dans la
municipalité de Tarabuco est principalement orienté vers la production agricole
et l’élevage : la terre est la base fondamentale pour l’alimentation et la
survie de l’unité familiale. Ainsi, 79 % de la superficie de la
municipalité est utilisée à des fins agricoles, avec 37 % de superficie
cultivable et 42 % de superficie pastorale. Cependant, du fait de la
faible disponibilité de la terre, celle-ci est fortement exploitée pour les
cultures (principales sources de revenus) comme pour l’élevage.
La sub-centrale de Morado K’asa et une
zone de petits propriétaires terriens (« minifundio »), avec une
moyenne de 1 à 2 hectares par famille.
Les cultures
Les cultures les plus importantes dans
la zone, tant en termes de superficie cultivée que de niveau de production et
de commercialisation, sont : la pomme de terre, le blé, l’orge, le maïs,
ainsi que d’autres productions de moindre importance comme les fèves, les pois,
les fruits et autres légumes.
Sub-centrale
Morado K'asa |
P. de terre |
Blé |
Orge |
Maïs |
Fève |
Pois |
Pêche |
Fichuyuj |
x |
x |
|
x |
|
x |
|
Kajka Pampa |
x |
x |
x |
|
|
|
|
Khara Khara |
x |
x |
|
x |
|
x |
x |
Labran Quichani |
x |
x |
x |
|
|
|
|
Molle Mayu |
x |
x |
|
x |
|
|
x |
Morado K'asa |
x |
x |
|
x |
|
x |
x |
Palamana |
x |
x |
|
x |
|
|
|
Salapampa |
x |
x |
|
x |
|
x |
|
Suindiri (alto) |
x |
x |
|
x |
|
x |
|
Surima Chica |
x |
x |
x |
x |
|
|
|
Surima Grande |
x |
x |
|
x |
|
|
x |
Vila Vila |
x |
x |
|
x |
|
|
|
Source :
Plan de développement municipal (PDM) de Tarabuco 2013-2017
àLa pomme
de terre constitue la principale
culture de la municipalité, que l’on considère sa place d’importance dans la
sécurité alimentaire des familles paysannes, comme les volumes de production et
de revenu générés. Les rendements moyens pour la sub-centrale de Morado K’asa
sont de 91,7 qq/ha.
(Le blé occupe la première place en termes de superficie
cultivée. C’est la seconde culture d’un point de vue économique, du fait des
excédents de production pour la commercialisation supérieure à ceux de la pomme
de terre. Le rendement moyen dans la sub-centrale de Morado K’asa est de
14,6 qq/ha. 60 % de la production est destinée à la vente et 40 %
à la consommation familiale.
àL’orge est une culture rustique qui s’adapte à tout type
de sol et de climat, et qui est accessible à toutes les familles du fait des coûts
faibles que nécessite son implantation. 60 % de la production est destinée
à la vente, le reste étant utilisé pour les semences, l’alimentation animale et
dans quelques cas pour l’alimentation humaine. Les rendements enregistrés à
Morado K’asa son de 17,7 qq/ha.
àLa
culture de maïs occupe la
quatrième place en termes de superficie avec une moyenne de 0,69 hectare
cultivé par famille et une production de 20,66 qq/ha. 30 % de la production
est destiné à la consommation de la famille, 10 % à l’alimentation
animale, et 60 % est commercialisé au marché de Tarabuco et durant les
foires de Morado K’asa.
àLa
production de pêche est la plus
importante de la production fruticole. Les revenus générés par sa
commercialisation sont meilleurs que ceux des cultures traditionnelles. Une des
difficultés pour la diffusion de cette production reste la limitation de la
ressource en eau et les coûts importants que requière l’implantation d’une
nouvelle parcelle. 90 % de la production de pêche est destiné à la
commercialisation et le reste à la consommation familiale.
àLa
culture de fèves (Vicia faba L.) est
la plus importante des cultures de légumineuse de la municipalité de Tarabuco.
Cette importance s’explique par son rôle dans les systèmes de production
(rotation, engrais vert, fixateur d’azote), son utilisation dans l’alimentation
du bétail, sa source protéinique pour l’alimentation de la famille et sa source
de revenu à travers sa commercialisation. Les fèves constituent ainsi une
composante intéressante de la souveraineté alimentaire paysanne. Cependant, leur
production n’est pas significative dans les communautés de la Subcentrale de
Morado K’asa.
Le calendrier agricole est organisé
comme suit :
ACTIVITES PRINCIPALES |
PRINCIPALES CULTURES DU TERRITOIRE |
|||||
P de TERRE |
BLE |
ORGE |
MAIS |
FEVE |
PECHE |
|
A) Préparation du sol/terrain |
Oct- Nov- |
Nov – Dec |
Dec |
Sep - Oct |
Nov |
Juin - Juil. |
B) Semis - Plantation |
Oct – Dec |
Dec |
Dec - Janv |
Nov - Dec |
Nov - Dec |
Juil - Aoùt |
C) Travaux culturaux |
Dec - mar. |
Janv - Avril |
Janv - Mar |
Dec – Fev |
Janv - Fev |
Permanent |
D) Récolte |
Mar - Avril |
Avril - Mai |
Mai |
Mar - Avril |
Mar - Avril |
Fev - Mar |
E) Stockage |
Mai-Juin |
Mai-Juin |
Juin |
Avril-Mai |
Mai |
/ |
F) Commercialisation |
Mai a Sep |
Juin - Oct |
Juin - Juil |
Juin - Juil |
Mai - Juin |
Fev - Mar |
Source :
Plan de développement municipal (PDM) de Tarabuco 2013-2017
Ces cultures utilisent majoritairement
des techniques traditionnelles adaptées
au milieu biologique, fruits des connaissances et du labeur des
agriculteurs durant des siècles. Ces connaissances et technologies se réfèrent
à la préparation des sols (retournement du sol à la façon
« barbecho », fertilisation à l’aide d’engrais organiques), aux
époques et densité de semis, aux variétés utilisées, aux rotations, aux outils
appropriés, à la conservation des semences et aux autres aspects relatifs à
chaque culture. Cette technologie andine se base sur des aspects biologiques
plus que sur l’utilisation d’intrants extérieurs. De nos jours, de nouvelles
technologies apparaissent progressivement, comme l’utilisation de variété
répondant mieux aux exigences du marché, la mécanisation où l’utilisation
d’intrants. Ainsi, se développe une technologie intermédiaire, combinant techniques
traditionnelles et techniques « modernes ».
L’élevage
Les systèmes d’élevage de la
municipalité de Tarabuco intègrent des bovins, ovins, caprins, équins, porcins
et volailles.
L’élevage est l’une des activités
principales qui génère des revenus pour la famille paysanne. Cette activité
apparait comme une sorte d’assurance pour les frais d’urgence en cas de maladie
ou de décès. De plus, l’élevage est la principale source de fumier pour les
cultures, de force motrice ou de traction pour les travaux agricoles, et
procure d’importants produits alimentaires et produits secondaires pour la
famille. Cependant cette activité, pratiquée de façon traditionnelle dans des
systèmes extensifs et uniquement avec des races locales, est réalisée sans
aucun critère technique. La consanguinité entraine une dégénération progressive
du bétail élevé, source de bas rendements. L’alimentation des animaux est basée
sur le pâturage naturel, et la gestion des pâturages est réalisée de façon
traditionnelle, sans contrôle de la charge animale. L’assistance technique dans
ce domaine est inexistante : aucune action d’amélioration et/où
d’innovation technique dans l’élevage des animaux n’influe sur les systèmes de
production.
Production forestière
L’institution PLAFOR, impliquée dans
la production de plantes forestières, est à l’origine de l’installation d’une
pépinière dans la communauté de Morado K'asa. En moyenne, 70.000 plantules y sont
produites chaque année, parmi lesquelles 85 % d’essences exotiques et 15 %
d’essences locales. Suite à la fermeture de PLAFOR, la pépinière à été
transférée à la municipalité de Tarabuco qui est à présent responsable de la
production forestière et de la mise en place de programme de reforestation sur
le territoire.
Difficultés agricoles
Quelques difficultés
apparaissent, provoquant de petits rendements et de faibles ressources pour les
familles paysannes.
·
Déficit hydrique. La majorité des
communautés rencontre des problèmes de déficit hydrique, qui influent
considérablement les rendements des cultures. Seulement 3,8 % de la
superficie cultivable de la municipalité de Tarabuco compte sur un système
d’irrigation.
·
Maladies et infections. Les maladies (fréquences et dégâts) se sont
accentuées ces dernières années, en particulier sur les cultures de pomme de
terre, problème qui réduit considérablement les rendements.
·
Erosion. C’est une réalité indiscutable : un pourcentage élevé des sols de la
municipalité connaît un processus d’érosion accéléré. Ce phénomène est
principalement dû à la texture géomorphologique du territoire, aux pentes
importantes, et à la mauvaise gestion des sols : peu de techniques de
conservation des sols sont pratiquées et les cultures tendent à laisser le sol
découvert 75 % de l’année, ce qui facilite les effets des agents érosifs
(eau et vent) et la perte de la fertilité par radiation solaire.
·
Sur-exploitation de la terre. Pour leur survie, les agriculteurs sacrifient
leurs ressources naturelles, entrainant chaque année un appauvrissement de ces
premiers. En particulier, l’élevage sans aucune gestion des prairies naturelles
ni contrôle de la charge animale entraine une réduction de la qualité des
ressources fourragères voir leur disparition, la perte de la biodiversité, et
la destruction de la couverture végétale source d’une érosion accélérée.
1.5.
Justification
du projet
La municipalité de Tarabuco a un Indice de
Développement Humain de 0.299, soit un indice inférieur à la moyenne nationale.
Cela signifie un niveau très bas et préoccupant pour (1) l’espérance de vie en
bonne santé (2) l’éducation et le niveau de scolarité et (3) le niveau de vie
et les revenus. Sur la base de ces données, il est possible de conclure que l’aire
géographique du projet est particulièrement pauvre.
La difficulté principale vient des faibles rendements
de la production agricole. Cette production, principalement dédiée à la
consommation des familles paysannes, reste insuffisante pour garantir leur
survie. C’est ainsi que les paysans ont recours à d’autres stratégies pour
obtenir de meilleures ressources, comme la migration temporelle ou définitive
vers les villes.
Par ailleurs, dans cette zone
d’activité agricole, les ressources naturelles constituent le socle de la
production et le garant de la survie et de la souveraineté des familles.
Cependant, plusieurs facteurs menacent la durabilité des systèmes de
production : dégradation des sols (érosion, surexploitation de la terre),
perte de la biodiversité et de la couverture végétale, augmentation des
maladies et infections des cultures.
Dans ce contexte, il est
urgent de combler les manques de connaissances et d’assistance technique des
familles paysannes pour inverser une situation qui a des effets économiques,
sociaux et environnementaux dramatiques. Le projet d’appui au développement
d’une agriculture durable, économiquement, socialement et pour l’environnement,
dans les communautés de Morado K’asa souhaite apporter une réponse pour combler
ces manques. L’éducation agroécologique, à travers sa vision complexe,
interdisciplinaire, partant de la vie quotidienne dans les processus formatifs,
et s’efforçant d’impulser l’engagement individuel et collectif en faveur d’un
changement social, culturel, et économique pour affronter la crise écologique,
apparait comme une voie appropriée et prometteuse pour le territoire d’action.
Appui des institutions
publiques et complémentarité avec le Plan de Développement municipal
Ce projet bénéficie de
l’appui moral de la sub-centrale de Morado K’asa et de la municipalité de
Tarabuco. Il s’inscrit de même dans les objectifs du Plan de Développement municipal
(PDM) 2013-2017 de Tarabuco.
Objectif général du PDM |
Définir des
lignes stratégiques et opérationnelles pour atteindre le « Bien
vivre », à travers la technification des systèmes de production et
l’amélioration de la productivité agricole (culture, élevage, production
fruitière) et forestière, pour garantir la sécurité alimentaire et
l’obtention de ressources économiques par la commercialisation des excédents,
et à travers un usage et une gestion durable des ressources naturelles et
bénéfiques pour le tourisme. |
Objectif spécifique du PDM |
Promouvoir les
pratiques dédiées à l’augmentation de la productivité agricole à travers un
service d’assistance technique spécialisé dans la promotion de la production
biologique et la garantie de la sécurité alimentaire, et considérant :
l’usage de semences de qualité, la gestion intégrale des maladies, l’usage de
technologies appropriées, la mécanisation et la technification de la
production, et la prise en compte des ressources naturelles et de
l’environnement. |
Lignes stratégiques
du programme : Promotion de la
production agricole, fruitière et forestière. |
· Améliorer la
productivité et la durabilité de la production agricole (culture et élevage),
fruitière et forestière. · Orienter et
guider l’utilisation des prairies naturelles pour leur conservation. |
Source : Plan de développement
municipal (PDM) de Tarabuco 2013-2017
Par ailleurs, lors de la formulation des propositions communales pour le
Plan de Développement municipal de Tarabuco en 2012, le besoin en
« assistance technique et agricole » fut remonté par 10 des 12
communautés de la sub-centrale de Morado K’asa. Ceci témoigne de la réelle
demande des communautés du territoire de projet pour une assistance technique.
2. Présentation des acteurs et des
institutions
2.1.
Le centre de formation
Rijch’ary
La mise en place du centre de formation non formel
Rijch’ary est un processus initié en 2013 par l´association française Horizons19
(https://horizons19.com), sous l´impulsion de son président Michel Peyrat et de son épouse.
|
|
L’inauguration du centre de formation a eu lieu le
26 mars 2016, après trois années de rénovation des bâtiments principaux d´une
ex-hacienda, propriété de la communauté de Morado K'asa. Le projet de
rénovation d´un montant total de 130 000 euros a été cofinancé par
l´Association Horizons19 via des dons de particuliers (49,2 %), le
Conseil Régional du Limousin (34,6 %), La guilde (6,2 %), le Crédit
Agricole Centre France (4,6 %), le Conseil Régional des Hauts de Seine
(3,1 %) et l´Association Frères de l’Espérance (2,3 %).
Le centre de formation est habitable et peut
recevoir du public (capacité de 30 lits) depuis mars 2015.
Vision et objectifs du centre Rijch’ary
La vision du centre Rijch’ary est la construction d´un nouveau modèle de
société basé sur « Sumaj Kawsay » ou « le bien vivre ». Ce
concept, qui figure dans la constitution de l´état plurinational de Bolivie,
propose d’aller vers un modèle de société qui va dans le sens d’une recherche
du « bien-être » des populations, au-delà des critères de
développement purement économiques. Il s’inscrit comme un modèle durable,
refusant la société de consommation, valorisant la vie à la campagne,
renforçant l’identité culturelle des communautés paysannes et préservant un
esprit d’entraide.
Les peintures murales réalisées par Mario Vargas
(peintre muraliste de renom), illustrant le « Sumaj Kawsay »,
représentent la vision du centre Rijch’ary.
|
|
Les objectifs opérationnels du
centre de formation Rijch’ary et ses activités sont développés dans le tableau
suivant.
Objectifs opérationnels |
Activités |
Développement d’une éducation et d’une formation émancipatrice avec des
dimensions économiques, micro-entrepreneuriales, humaines, citoyennes. |
Elaborer et animer des cycles de formation-action diplômants. |
Suivre et accompagner les personnes formées dans la durée. |
|
Développer et promouvoir l’échange entre pairs. |
|
Promotion de la participation et de la mobilisation des populations pour
la mise en marche du Sumaj Kawsay. |
Former des « leaders » dans les différentes communautés pour
renforcer l’organisation paysanne. |
Organiser des ateliers et forum thématiques à destination de tous. |
|
Animation d’un lieu qui encourage le développement de pratiques
alternatives. |
Animer un lieu d’expérimentation et de démonstration. |
Diffuser et mettre à disposition de petits outils de production. |
|
Valorisation de l’identité Quechua et stimulation de la vie culturelle. |
Développer et faire vivre le musée du centre Rijch’ary. |
Proposer des activités culturelles variées, à destination de divers
publics. |
2.2.
Acteurs impliqués
2.2.1. Association Horizons19
Président : Michel Peyrat
Coordonnées de l’organisme :
HORIZONS 19, place de l’Eglise, 19260 Treignac, France
Forme juridique :
Association
Date de déclaration en préfecture : 11 juin 2008
Description de l’activité de l’organisme :
-
Projet de solidarité international : appui à la formation de leaders paysans boliviens,
coordination de la rénovation du centre e formation Rijch’ary, organisation de
conférences et de formations en France sur le développent afin de financer des
projets en Bolivie.
-
Activités culturelles : Diffusion des diaporamas et films sur
Treignac et la Corrèze, réalisés par Michel Peyrat, expositions de peintures,
photos, affiches d’artistes locaux et d’ailleurs, cafés littéraires : « les
rendez-vous de l’Horizac » : veillées à thèmes.
2.2.2.
Institut
Polytechnique Tomas Katari (IPTK)
Directeur générale : Dr. Franz Barrios Villegas
Coordonnées de l’organisme : Boite Postale Nº 158, Calle Nataniel Aguirre Nº 560
(zona Mercado Campesino), Sucre, Bolivia
Statut juridique :
Organisation non Gouvernementale — Résolution Ministérielle Nº 181/2014 de 31
de décembre de 2014 (Registre national des ONGs No. 0067)
Date de création : 2 Septembre
1976
Description de l’activité de l’organisme :
L’IPTK est une institution avec 39 ans d’expérience
dans l’exécution de projets de développement. Elle est spécialisée dans les
domaines de la formation, d’actions locales de développement économique, de
sécurité alimentaire, de promotion de la santé, en ville et la campagne.
è
L’IPTK est la
principale institution bolivienne partenaire du centre de formation Rijch’ary,
dont le partenariat fait l’objet d’une convention. L’IPTK a fourni un appui
conséquent dans la formalisation du projet Agro-écologie à destination des
communautés de Morado K’asa.
2.2.3. Association des organisations de producteurs
écologiques de Bolivie (AOPEB)
Directeur : Adolfo Valdez Laguna
Coordonnées
de l’organisme : Calle
Landaeta # 554 - LA PAZ
Statuts
juridiques : association à
but social et non lucratif
Date de
création : 1991
Mission :
Promotion du développement
durable, de la production et de la consommation de produits écologiques.
Description
de l’activité de l’organisme :
L’AOPEB représente 85 membres au
niveau national, répartis en 61 Organisations de Producteurs Ecologiques
(OPEs), 14 entreprises sociales, 9 ONG et fondations et 1 Université. L’AOPEB
regroupe environ 70 000 producteurs écologiques sur 90 municipalités dans
les 9 départements du pays.
A travers des actions de formation, d’assistance
technique et de renforcement des organisations, l’AOPEB appui le développement
d’une agriculture respectueuse de l’environnement et conservant durablement la
biodiversité. De même, l’AOPEB promeut les types de production respectueux des
savoirs traditionnels ando-amazoniens, où les protagonistes sont les
producteurs paysans et indigènes organisés. Depuis l’année 2003, l’AOPEB a
développé 17 « écoles écologiques » en Bolivie.
è
C’est avec
cet organisme disposant de 25 ans d’expérience dans le domaine de
l’agroécologie et de la formation paysanne que ce projet à destination des 12
communautés de Morado K’asa a été élaboré.
2.2.4.
Syndicat de
Morado K'asa
La communauté de Morado K’asa est organisée en syndicat qui gère les
affaires, la vie, le développement de la communauté. C’est avec le syndicat que
s’est négociée l’organisation des travaux communautaires. C’est la directive du
syndicat qui est directoire de l’association Rijch’ary, dont le dépôt de
statuts et règlement interne sont en cours dans la perspective de la
reconnaissance juridique du centre de formation, propriété de la communauté.
2.2.5.
Subcentral de
Morado K'asa
La municipalité de Tarabuco est composée de 10
subcentrales composées de 7 à 12 communautés chacune, soit un total de 75
communautés. La subcentral de Morado K'asa, représentée par son dirigeant Zenon Cesgo,
comprend 12 communautés. Elle constitue un partenaire important dans la
perspective de concertation permanente pour l’élaboration et l’exécution des
formations. Une convention a été signée entre le centre Rijch’ary et la
subcentral notamment pour assurer le contrôle de l’assistance aux formations (paiement
d’amende pour ceux qui, après un engagement écrit, seraient absents sans
avertir le centre).
2.2.6.
Comité Rijch’ary
Il constitue l’équipe opérationnelle du projet. Il est constitué des 4
membres paysans mis à l’épreuve et choisi pour leur engagement, leur capacité,
leur intérêt pour se former. Ils reçoivent une formation permanente et sont
rémunérés par le projet pour toutes les activités d’animation au sein des
communautés. Aux membres paysans s’ajoutent les volontaires de l’association Horizons19,
un professionnel de l´IPTK et Michel
Peyrat quand il est présent sur le projet.
3. Bénéficiaires
3.1.
Description des bénéficiaires
Le groupe de bénéficiaires directs
du projet comprend 24 producteurs paysans, 12 hommes et 12 femmes, des 12
communautés de la sub-centrale de Morado K’asa, municipalité de Tarabuco, province
de Yamparez, Département Chuquisaca.
Le groupe de bénéficiaires
indirectes du projet comprend toutes les familles (3000 habitants) des 12
communautés de la sub-centrale de Morado K’asa, municipalité de Tarabuco,
province de Yamparez, Département Chuquisaca.
3.2.
Sélection et
engagement des bénéficiaires
L’identification des candidats sera effectuée avec l’aide de la
sub-centrale et des dirigeants syndicaux des 12 communautés de Morado K’asa. La
sélection des bénéficiaires se fera selon différents critères : (1) être
intéressé pour améliorer ses pratiques agricoles et diffuser les savoirs acquis,
(2) habiter durablement le territoire (ne pas migrer), (3) être élu par
consensus lors d’une réunion du syndicat.
Aucun prérequis n’est nécessaire
pour participer au projet de
formation, même si savoir lire, écrire et compter peut faciliter la compréhension
de quelques points techniques.
La formation sera gratuite pour le
candidat mais il devra s´engager à venir à toutes les sessions organisées. Une sanction sous forme d’amende sera mise en
place par la subcentrale en cas d´absentéisme récurent. D´autre part, en fin de
cursus, les « promoteurs
agroécologiques locaux » certifiés s’engageront à diffuser les
connaissances et les pratiques apprises au sein de leurs communautés.
3.3.
Profil des « promoteurs
agroécologiques locaux »
A la fin de la
formation, les participants qui atteindront la certification de
« Promoteurs/trices agroécologiques locaux » seront à même de :
·
Reproduire et appliquer des techniques et pratiques
durables.
·
Utiliser et valider les savoirs locaux pour construire de
nouvelles connaissances.
·
Appliquer, adapter et concevoir des outils
méthodologiques et des instruments basiques de formation et de recherche participatifs.
·
Réaliser des activités en pleine connaissance et
conscience de la protection des ressources naturelles et des scénarios de crise
écologique.
·
Analyser les problèmes sur le terrain.
·
S’inspirer et reproduire des expériences locales avec
succès.
·
Etre en capacité de travailler au sein d’équipes pluridisciplinaires,
dans des processus participatifs entre agriculteurs et autres acteurs, dans des
relations mixes (homme-femme) et multi ethniques.
Ces compétences
permettront aux promoteurs/trices agroécologiques locaux de diffuser les
connaissances et les pratiques agroécologiques acquises au sein de leur
communauté.
4. Objectifs et résultats espérés
4.1.
Objectif
général
Amélioration de la
production agricole et de la vie paysanne à travers le développement de
l’agroécologie, et l’application de technologies de production et de gestion
des ressources naturelles appropriées et durables au sein des communautés de
Morado K’asa, Municipalité de Tarabuco.
4.2.
Objectif
spécifique
Amélioration des
capacités productives, organisationnelles et de leadership des paysans de la
région, lesquels perfectionnent leurs pratiques agricoles et diversifient leur
production, tout en prenant en considération les interrelations avec les
composantes du système de production et de l’environnement.
Indicateurs
·
A la fin du projet, sur les 24 bénéficiaires directes des
12 communautés de Morado K’asa :
o
Tous ont amélioré leurs capacités organisationnelles et
de leadership.
o
Au moins 75 % connaissent et appliquent des
technologies appropriées de production agricole : qualité des semences,
semis, travaux culturaux, récolte, stockage.
o
La production se pomme de terre s’est amélioré de 20 %,
la production de maïs et celle de blé a augmenté de 25 %.
·
A la fin du projet, les communautés, à travers leur
sub-centrale, ont débuté une réflexion globale sur la gestion des ressources
naturelles, en particulier la ressource en terre.
4.3.
Résultats
espérés
Résultat 1 – Des paysans sont formés au
sein d’une école écologique pour devenir « promoteurs agroécologiques
locaux ».
Les écoles écologiques Elles
constituent des espaces de formation des paysans et petits producteurs
agricoles, hommes et femmes. A travers la méthodologie d’échange entre
pairs « Campesinos a Campesinos », elles renforcent les
expériences agroécologiques, sociales, économiques et culturelles basées
sur des savoirs propres, stimulent la recherche de solutions collectives et
la prise de décisions pour produire, s’alimenter et vivre dignement. |
·
A la fin du projet, 24 producteurs paysans de la sub
central Morado K’asa connaissent des pratiques appropriées de production et de
préservation de l’environnement, suite à des ateliers pratiques, des cours, des
visites de projet et des échanges d’expérience de paysans à paysans.
·
A la fin du projet, les 24 producteurs ont amélioré leurs
capacités organisationnelles et de leadership.
·
Les « promoteurs agroécologiques locaux »
constitués lors de la formation permettent, dès la seconde année, la diffusion
des connaissances et des pratiques dans chaque communauté.
Résultats 2 – Des paysans diversifient leur production agricole et adoptent de
nouvelles rotations et associations de cultures.
Indicateurs
·
A la fin du projet, 24 producteurs paysans de Morado
K’asa améliorent leur alimentation, à travers la diversification de leur
production agricoles, l’adaptation de rotations nouvelles et d’associations de
cultures adaptées :
o
Au moins 50 % des producteurs ont introduit de
nouvelles cultures dans leur espace productif comme les fèves, les pois,
la quinoa et l’amarante, et diversifié leur régime alimentaire.
o
Au moins 25 % des producteurs ont mis en place un
potager pour la production de carottes, oignons, salades, tomates, betteraves,
choux et autres légumes, contribuant à la sécurité alimentaire des familles et
à la diversification de leur alimentation.
Résultat 3 – Des paysans améliorent
leurs pratiques agricoles, considérant les composantes du système de production
et de l’environnement.
Indicateurs
·
A la fin du projet, 24 producteurs
paysans de Morado K’asa ont amélioré leurs pratiques agricoles :
o
au moins 75 % des producteurs mettent en place des
pratiques innovantes de production : semis, irrigation, travaux culturaux,
lutte naturelle contre les maladies et infections, récolte et stockage,
o
au moins 75 % des producteurs mettent en place des
pratiques de conservation des sols.
·
Les 24 producteurs bénéficiaires débutent une réflexion
sur la surexploitation de la terre, la nécessité d’établir un plan de gestion
des prairies naturelles et de contrôler la charge animale.
è Pour plus d’information, consulter le cadre
logique du projet en annexe.
è Les objectifs et les contenus de ce projet ont été
élaborés avec l’Institut Polytechnique Tomas Katari (IPTK), l’Association des
organisations des producteurs écologiques de Bolivie (AOPEB), en concertation
avec la sub-centrale de Morado K’asa.
5. Description technique du projet
5.1.
Description
des activités à réaliser
Résultats |
Activités |
|
1 – Des
paysans sont formés au sein d’une école écologique pour devenir
« promoteurs agroécologiques locaux ». |
1.1 |
-
Mettre en place une « école
écologique » au sein du centre Rijch’ary et y réaliser, avec l’AOPEB, des modules de formation en agroécologie à
destination de 24 producteurs paysans, hommes et femmes, des 12 communautés
de Morado K’asa. |
1.2 |
-
Organiser des échanges d’expériences entre
pairs, de paysans à paysans, et des visites de parcelles agricoles sur les communautés. |
|
1.3 |
-
Certifier et suivre les « promoteurs
agroécologiques locaux » formés
pour diffuser les connaissances et les pratiques au sein des
communautés. |
|
2 - Des paysans diversifient
leur production agricole et adoptent de nouvelles rotations et associations
de cultures. |
2.1 |
-
Identifier et implanter, à l’aide de la
Sub-centrale de Morado K’asa, 3 parcelles agricoles d’expérimentation et de
démonstration rencontrant différentes conditions hydriques. |
2.2 |
-
Expérimenter de nouvelles cultures et
associations de culture et réaliser un suivi spécifique des parcelles
expérimentales. |
|
2.3 |
-
Encourager la
mise en place de potagers familiaux à
travers le potager écologique du centre Rijch’ary. |
|
2.4 |
-
Distribuer et échanger des semences de
légumineuses et de légumes. |
|
3 - Des
paysans améliorent leurs pratiques agricoles, considérant les composantes du
système de production et de l’environnement. |
3.1 |
-
Mettre en place des technologies
appropriées de production pour les différentes cultures. |
3.2 |
- Réaliser des modules de formation sur le thème de la
conservation des sols et visiter des parcelles agricoles utilisant des
méthodes de lutte contre l’érosion. |
|
3.3 |
-
Initier une réflexion
sur la surexploitation de la terre et sur la nécessité d’établir un plan de
gestion des prairies naturelles et de la charge animale. |
5.2.
Méthodologie
d’apprentissage
La stratégie d’apprentissage, associant théorie et
pratique, se base sur la considération que l’appropriation, la reproduction et
la transformation des connaissances se fait du plus simple vers le plus
complexe, du concret vers l’abstrait, du spécifique vers le général, du local
vers le régional puis le national. L’apprentissage sera à tout moment
participatif, stimulant l’analyse et la réflexion à travers :
·
des séances
plénières pour renforcer les compétences et les capacités de synthèse de ceux
qui y interviennent,
·
des démarches
ludiques pour libérer la réflexion sur nos pensées et nos faits quotidiens à
travers le jeu,
·
des rapports
d’experts et de spécialistes sur différents thèmes pour renforcer les concepts
et les pratiques,
·
des outils
didactiques pour stimuler l’analyse et la réflexion continue entre les participants,
et déployer la créativité individuelle et collective,
·
des lectures
pour s’approprier la théorie et les concepts,
·
des
expositions et présentations pour permettre l’échange d’expériences et élargir
la vision.
Tout au long du processus de formation, 3 concepts
pédagogiques seront mis en pratiques : (1) le constructivisme (2)
l’échange entre pairs « Campesino a campesino » et (3) l’éducation
populaire.
Le constructivisme
·
Pédagogie
dans laquelle le sujet est acteur de son propre processus d’apprentissage et
réunit les conditions qui lui permettront le meilleur enseignement. Ce dernier
se développe de manière divertissante, éclairante et progressive, avec des
ressources et méthodes adaptées, et en interaction avec le milieu social,
physique, environnemental. Ces méthodes sont mises en place dans un processus
sociabilisant, à travers le travail de groupe, l’enquête et l’analyse
collective de problèmes.
·
Dans un
processus d’apprentissage constructif, l’enseignant ou « formateur »
change de rôle pour se constituer « facilitateur ». Intervenant au
minimum, le facilitateur est là pour observer et appuyer le groupe lorsque le processus
s’essouffle. Il recherche le développement de l’esprit critique des
participants, en faveur du changement social, et encourage l’auto-évaluation et
l’évaluation mutuelle.
L’échange entre pairs
« Campesino a Campesino »
La méthodologie « Campesino a
Campesino » (CaC) n’est pas une méthode d’assistance et de transfert de
technologie mais, au contraire, un processus de renforcement des capacités humaines
et de leadership qui relie, au sein des communautés, les producteurs afin
qu’ils trouvent eux-mêmes les solutions à leurs problèmes à travers
l’autodiagnostic, l’échange d’expérience et l’expérimentation. Ainsi, la
méthodologie CaC est un processus d’entre-aide, participatif, novateur, créatif
et expérimental en faveur de la recherche solidaire et collective de solutions.
Cette méthode s’inscrit dans un effort de développement rural durable, depuis
la parcelle individuelle jusqu’aux parcelles communautaires. Elle se base sur
les principes suivants :
·
S’adresser
aux paysans.
·
Partir des
besoins ressentis.
·
Travailler
avec les compétences et les ressources locales.
·
Etre géré par
les populations et les organisations locales.
·
Le simple
d’abord, le complexe ensuite.
·
80 % de
pratique et 20 % de théorie.
·
Adopter le
processus : action – réflexion – action ;
·
Apprendre en
faisant.
·
Enseigner au
travers des exemples.
·
Constituer un
processus d’appropriation graduelle, ni scolaire ni théorique : avancer
étape par étape, progressivement.
·
Expérimenter
les connaissances et les apprentissages.
·
Libérer et
valoriser la culture et les savoirs locaux.
·
Se centrer
sur les personnes et non sur les dimensions techniques.
·
Reconnaitre
les inégalités homme-femme et agir en faveur de l’équité, notamment en
incorporant les femmes dans la prise de décision, sur tous les sujets.
·
Ne pas
dépendre ni se baser sur le langage écrit.
·
Utiliser les
langues et dialectes locaux.
·
Renforcer les
liens de solidarité.
L’éducation populaire
L’éducation populaire sud-américaine est un
concept théorico-pratique se basant
sur les principes suivants :
·
Objectif :
transformer les sujets dans un processus d’éducation contextuelle, de façon à
ce que les personnes opprimées trouvent les conditions pour se découvrir et se
réaliser comme acteur de leur propre destin.
·
Contexte :
chaque personne est liée à un contexte social.
·
Méthode :
utilisation du langage oral.
·
Évaluation
contextuelle, dépendante de marqueurs de référence.
·
Pratique :
toute théorie d’éducation populaire doit avoir des utilisations pratiques.
·
Chaque
personne doit être perçue comme potentiellement pauvre, et en capacité de
s’élever en améliorant ses conditions sociales.
·
Les sujets, en partant de leur propre réalité, définissent leurs
difficultés, apprennent de leurs échecs et de leurs réussites, et s’initient à réfléchir
de manière critique sur leurs choix et modes de vie. Ainsi, ils s’engagent dans
un processus leur permettant de mieux comprendre leur réalité pour évoluer.
·
Les
participants identifient la façon de résoudre leurs difficultés en les
confrontant.
·
L’éducation
populaire se détourne de la connaissance considérée comme un don fait à celui
qui ne sait pas, pour se centrer sur le dialogue des savoirs. Ainsi le
processus éducatif se base sur les connaissances et les savoirs détenus par les
gens qui y participent.
5.3.
Activités pédagogiques
au sein des écoles écologiques
La formation des « promoteurs agroécologiques locaux » comprendra
5 modules de 4 jours continus chacun, avec 8 heures par jour. Cela représente
un volume horaire total de 160 heures.
Les temps de formation, comprenant 20 % de modules théoriques et 80 %
de modules pratiques, seront répartis de la manière suivante :
-
Les cours : modules réalisés en salle, pendant lesquels sont
transmis les savoirs théoriques relatifs à
l’agroécologie.
-
Les séances pratiques sur les parcelles agricoles : les participants développent des outils de la
méthodologie Campesino a Campesino : ils apprennent en faisant, échangent,
construisent leurs savoirs à travers la pratique, participent à la mise en
place de concept écologique et de durabilité, et testent des techniques en
groupe.
-
Les échanges d’expérience entre pairs : évènements réalisés sur un lieu où l’on rencontre
des conditions et des activités similaires à celles que l’on souhaite
développer. L’évènement créé un dialogue entre les visiteurs et les visités,
avec l’objectif d’échanger entre pairs des savoirs, des idées, des expériences
positives comme négatives.
-
L’application : elle consiste en l’application par les participants de tous les
apprentissages des modules de formation, sur leurs propres parcelles agricoles.
-
La diffusion : tout au long du processus formatif, chaque
participant diffuse les connaissances et les pratiques à 5 producteurs de sa
communauté à travers la méthodologie CaC.
-
Le suivi et l’accompagnement : les pratiques développées par les participants
sont sujettes à un suivi et à un accompagnement tout au long du processus
formatif et suite à ce dernier, sur une durée de 4 mois.
-
Évaluation des parcelles : à la charge de l’équipe technique et des
dirigeants communautaires.
5.4. Contenu des modules
1 – Production
durable et agroécologique
·
Sensibilisation
et réflexion sur l’agriculture ; changement de paradigme en agriculture.
·
Systèmes de
production et types d’agriculture ; principes de l’agriculture durable.
·
Le sol, un
être vivant ; analyses des sols (types de sol, matières organiques,
couverture des sols, nutriments) ; lutte contre l’érosion.
·
Intrants et
fertilisants organiques, de l’application sur le sol vers la plante.
·
Contrôle
naturel des maladies et infections.
·
Diversification
des cultures, associations de cultures, importance des variétés locales,
production maraichère et horticole.
·
Sélection et
stockage des semences.
·
Préservation
de la ressource en eau.
·
Gestion des
prairies naturelles et lutte contre la surexploitation de la terre.
·
Souveraineté
alimentaire et consommation de la production.
·
Marchés
locaux ; certification participative (SPG).
·
Transformation
des produits.
2 – Développement
personnel et leadership
·
Identité et connaissance
de soi.
·
Leadership.
·
Gestion de
conflits.
·
Prise de
décisions.
·
Estime de soi
et valorisation personnelle.
·
Rôles sociaux
des genres (homme/femme).
·
Inter-culturalité.
·
Egalités.
·
Droits et
devoirs humains.
·
Réalité
nationale et conjoncture.
La formation durera 5 mois avec 1 module par mois. Chaque module comprendra
4 journées consécutives de 8 heures. Cela représente un volume horaire total de
160 heures.
La durée totale du projet
est de 11 mois.
La planification des jours de formation prendra en compte les
disponibilités des participants, mais devra nécessairement être en adéquation
avec le calendrier agricole.
2016 |
2017 |
|||||||||||
août |
Sept |
Oct |
Nov |
Dec |
Janv |
Fev |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
||
Calendrier agricole |
|
|
Sol |
Semis |
Travaux culturaux |
Récolte |
|
|||||
1.1 |
Modules
de formation |
Identification participants |
Modules de formation |
Suivi des participants |
||||||||
1.2 |
Echanges
d’expérience entre pairs |
|
|
|
|
|||||||
1.3 |
Promoteurs-trices
agroécologiques locaux |
Évaluation et certification |
Suivi des promoteurs |
|||||||||
2.1 |
Identification
de 3 parcelles d’expérimentation et de démonstration |
Identification parcelles |
|
|||||||||
2.2 |
Expérimentation
de nouvelles cultures et associations/suivi spécifique |
|
Expérimentation |
|
||||||||
|
Suivi spécifique des parcelles |
|
||||||||||
2.3 |
Encourager
la mise en place de potagers familiaux |
|
|
|
|
|||||||
2.4 |
Distribuer
et échanger des semences |
|
|
|
|
|||||||
3.1 |
Mettre en place des technologies appropriées de
production |
|
|
|
|
|
|
|
||||
3.2 |
Module
de formation : conservation des sols |
|
|
|
|
|||||||
3.3 |
Réflexion
sur la surexploitation de la terre |
|
|
|
|
|
avec participants |
avec la sub-centrale |
|
6. Ressources humaines et matériel
6.1.
Ressources
humaines : formateurs et techniciens
Personnel de l’AOPEB : Deux technicien agricoles de l’AOPEB chargés
d’organiser, de concevoir et d’animer les modules de formation et de fournir
une assistance technique aux bénéficiaires directes du projet.
Personnel du centre Rijch’ary : une volontaire de solidarité
internationale du centre Rijch’ary, ingénieure agricole de formation, en appui
des techniciens de l’AOPEB pour la réalisation des modules de formation et
chargée de l’organisation logistique, de la mobilisation de la sub-centrale et
des 12 communautés de Morado K’asa, de la sélection des participants, du suivi
du projet, des bénéficiaires et des promoteurs locaux. Ces missions
représentent un mi-temps sur 11 mois.
Taux de
change utilisé : 1 € = 7,70 Bs
|
Bs. |
€ |
Bs. |
€ |
|
Prix/jours |
Prix total |
||
Élaboration des cours et développement des modules par
l’AOPEB : 20 jours |
1670,4 |
217 |
33 408 |
4339 |
Technicien agricole de l’AOPEB – facilitateur 1 :
20 jours |
1000 |
130 |
20 000 |
2597 |
Technicien agricole de l’AOPEB – facilitateur 2 :
20 jours |
1000 |
130 |
20 000 |
2597 |
|
Prix/mois |
Prix total |
||
Volontaire de solidarité internationale du centre
Rijch’ary : un mi-temps pendant 11 mois. |
385 |
50,0 |
4235 |
550 |
TOTAL |
|
|
77 643 |
10 084 |
6.2.
Matériel et équipement
nécessaire
Matériel éducatif :
·
Matériel
d’écriture, cahiers, manuels, paper board, feutres, vidéoprojecteur.
·
Données de
l’AOPEB (location)
Matériel agricole :
·
Outils agricoles : pelles, pioches, brouette… il s’agit des outils
dont disposent chaque famille pour son propre espace productif. Le centre ne
disposant pas de tous ces outils, il devra s’équiper.
·
Semences : semences non hybrides pour la distribution et l’échange de semence, en
particulier de légumineuses et de légumes.
·
Matériel et intrants
pour la formation pratique : fertilisants naturels (fumier, engrais vert), matériel pour la fabrication d’intrants
organiques.
·
Matériel de
micro-irrigation pour le centre Rijch’ary.
·
Bâche solaire pour la serre du
centre Rijch’ary.
Matériel de communication : carte téléphonique, internet.
Autre matériel : voiture tout
terrain et essence, ordinateurs, matériel audiovisuel, appareil photo.
7.
Durabilité du
projet
7.1.
Difficultés qui
peuvent être rencontrées
D’une manière générale,
la difficulté des paysans de la zone de se projeter dans l’avenir, de s’investir
dans des projets à moyen ou long terme et leur manque de confiance en soi sont
des éléments qui peuvent rendre la sélection des candidats difficile.
L’absentéisme aux sessions de formation est une difficulté évoquée par les
différents acteurs du projet. Ce constat est issu des expériences dont ils
disposent sur la formation en milieu rural et paysan de Bolivie. La sélection
rigoureuse des candidats et les sanctions prévues par la subcentrale devraient
cependant permettre de minimiser ce phénomène.
7.2.
Durabilité
Le projet est renforcé par ces différentes caractéristiques de durabilité
et par son souhait d’améliorer ce que les agriculteurs savent le mieux faire. La
volonté de baser les apprentissages sur les savoirs détenus par les paysans,
puis de les renforcer avec de nouvelles connaissances et pratiques est gage de
succès. En effet, la valorisation des savoirs agricoles traditionnels d’une
part, et des hommes et des femmes qui les détiennent d’autre part, permet la
prise de confiance des participants et favorise l’application progressive des
apprentissages. De plus, la démarche pédagogique « apprendre en
faisant » à travers la mise en place de parcelles agricoles
d’expérimentation et d’ateliers a prouvé ses effets positifs pour l’adoption de
nouvelles pratiques.
La durabilité du projet sera liée à sa capacité à
produire une augmentation de la production agricole chez les bénéficiaires,
avec comme conséquence l’augmentation des revenus, l’amélioration de la sécurité
alimentaire et de meilleures conditions de vie. Les compétences techniques
reconnues de l’AOPEB nous permettent d’envisager des résultats positifs,
entrainant un effet démultiplicateur sur le territoire d’action et conduisant à
la diffusion des pratiques agricoles appropriées.
D’autre part, un des piliers importants sur lequel la proposition s’appuie
est la formation de 2 promoteurs agroécologiques locaux, homme et femme, par
communauté. Ceux-ci possèderont le bagage technique, théorique et pédagogique leur
permettant de diffuser des connaissances au sein de leur communauté. Ainsi, les
promoteurs agroécologiques locaux seront les garants de la continuité et de la
durabilité du projet. Le suivi spécifique dont ils bénéficieront encouragera
leur responsabilité à ce sujet.
D’une façon générale, les modules de formation et l’assistance
technique ont pour objectif de mettre en avant, de respecter et de renforcer
les attitudes socio-culturelles soutenant et permettant de développer des
pratiques respectueuses de l’environnement. Le projet soutient le changement de
pratiques et de comportements.
8.
Évaluation
des coûts
8.1.
Coûts du projet
Taux de
change utilisé : 1 € = 7,70 Bs
quantité |
Bs/unité |
total Bs |
Total € |
% |
|
Ressources humaines |
|
|
|
|
|
Élaboration des modules par l’AOPEB : 20 jours |
20 |
1670,4 |
33 408 |
4339 |
43,5 |
2 formateurs–facilitateurs AOPEB (4 jours par mois,
5 mois) |
40 |
1000 |
40 000 |
5195 |
|
Volontaires de solidarité internationale (11 mois à
mi-temps) |
11 |
385 |
4235 |
550 |
|
Sous total |
77 643 |
10 084 |
|||
Frais d’investissement |
|
|
|
|
|
Outils agricoles (pelles, pioches, brouette,
machines…) |
1 |
2500 |
2500 |
325 |
4,2 |
Bâche solaire pour serre (1 rouleau) |
1 |
2500 |
2500 |
325 |
|
Matériel de micro-irrigation |
1 |
2500 |
2500 |
325 |
|
Sous total |
7500 |
974 |
|||
Frais de déplacements/hébergements/restauration |
|
|
|
|
|
Déplacements des 2 formateurs (5 aller-retour La
Paz-Morado K’asa) |
10 |
360 |
3600 |
468 |
19,9 |
Déplacements des 24 stagiaires (5 aller-retour) |
120 |
30 |
3600 |
468 |
|
Déplacements des stagiaires et formateurs (26
personnes) pour les 3 visites d’expériences |
78 |
30 |
2340 |
304 |
|
Repas pour les 24 stagiaires et 2 formateurs (20
jours) |
520 |
50 |
26 000 |
3377 |
|
Sous total |
35 540 |
4616 |
|||
Autres frais |
|
|
|
|
|
Location des données auprès de l’AOPEB |
20 |
200 |
4000 |
519 |
13,8 |
Matériel éducatif (24 participantes) |
24 |
248 |
5952 |
773 |
|
Semences et graines |
1 |
7000 |
7000 |
909 |
|
Matériel et intrant pour la formation pratique (20 jours) |
20 |
387 |
7740 |
1005 |
|
Sous total |
24 692 |
3207 |
|||
Frais généraux et administratifs |
|||||
Frais téléphoniques + internet (11 mois) |
11 |
200 |
2200 |
286 |
1,2 |
Sous total |
2200 |
286 |
|||
Contributions valorisées |
|||||
Mise à disposition des locaux (20 jours x 24
participants) |
480 |
10 |
4800 |
623 |
17,3 |
Accueil et hébergements des participantes (20 jours x
26 personnes) |
520 |
50 |
26 000 |
3377 |
|
Sous total |
30 800 |
4000 |
|||
TOTAL |
|
|
178 375 |
23 166 |
100 |
8.2.
Plan de financement
Taux de
change utilisé : 1 € = 7,70 Bs
Coût (Bs.) |
Coût (€) |
Financement |
|
Ressources humaines |
77 643 |
10 084 |
Demande de
financement |
Déplacements des 2 formateurs |
3600 |
468 |
|
Frais
d’investissement (outils agricoles, bâche solaire…) |
7500 |
974 |
|
Sous-Total 1 |
88 743 |
11 525 |
49,75 % |
Autres frais
(matériel éducatif, semences…) |
24 692 |
3207 |
Auto financement de l’association Horizons19 |
Déplacements des stagiaires |
3600 |
468 |
|
Déplacements pour
les visites d’expériences |
2340 |
304 |
|
Repas pour les 24
stagiaires et les 2 formateurs |
26 000 |
3377 |
|
Frais généraux et
administratifs |
2200 |
286 |
|
Sous-Total 2 |
58 832 |
7641 |
32,98 % |
Mise à disposition
des locaux |
4800 |
623 |
Valorisation |
Accueils et
hébergements des participants |
26 000 |
3377 |
|
Sous-Total 3 |
30 800 |
4000 |
17,27 % |
TOTAL |
178 375 |
23 166 |
100 % |